Ik plaats het interview met de CEO van afgelopen zomer.
Amoeba : "Une efficacité jamais vue pour un agent de biocontrôle des cultures"
(BFM Bourse) - La société lyonnaise Amoeba multiplie les accords avec des industriels de l'univers phytosanitaire désireux d'expérimenter une solution biologique de protection des cultures basée sur l'amibe Willaertia magna C2c Maky. Si le parcours réglementaire semble plus simple dans ce domaine, la firme n'abandonne pas pour autant son projet dans le traitement des eaux, indique son
BFM Bourse: En 2018, Ameoba a essuyé un échec avec le rejet de la demande d’autorisation en Europe de la substance active biocide Willaertia magna C2c Maky dans les tours aéroréfrigérées et retiré l'an dernier une demande aux USA. A contrario, votre solution suscite un intérêt grandissant dans le domaine de la protection des cultures.
Envisagez-vous d'abandonner le traitement de l'eau ?
Fabrice Plasson: : Non le biocontrôle n'est en aucune manière un palliatif ou une échappatoire au traitement de l'eau. Notre projet du traitement du risque microbiologique dans l'eau a certes rencontré un écueil, clairement identifié : ne pas avoir pu démontrer face à l'agence française concernée l'absence d'un effet "cheval de Troie" car le déroulement du processus réglementaire ne nous autorisait plus à fournir les données techniques nécessaires. Mais le dossier continue son chemin aujourd'hui. Nous avons publié l'an dernier dans Scientific Reports, un journal du groupe Nature, un article sur l’analyse génomique complète de l’amibe, et en début de cette année, dans la revue Pathogens, un autre article annonçant les résultats scientifiques qui démontre qu'il n'y a pas d'effet de cheval de Troie (l'amibe Willaertia magna C2c Maky ne fait pas office de réservoir pour les légionnelles) et nous avons redéposé en juillet 2019 un dossier de demande de mise sur le marché européen. L'agence de l'Etat rapporteur, Malte, s'est associé à un groupe d'experts microbiologistes pour porter son instruction, ce qui nous rassure car notre premier dossier avait été mis en difficulté par l'absence d'experts auprès des agences. Une fois le rapport de Malte finalisé, le dossier sera confié à l'agence européenne qui dispose d'un délai d'une année pour se prononcer. Dans l'intervalle, nous avons aussi la possibilité de demander une AMM à titre provisoire du biocide dans certains pays dès 2021. Aux Etats-Unis, nous souhaitons représenter le dossier (que nous avions choisi de retirer volontairement) en juin, avec un délai attendu de réponse de l'Environment Protection Agency de 18 mois.
Donc s'agissant du traitement de l'eau, notre usine est en place, nos accords avec les distributeurs seront à réactiver le moment venu, mais le dossier suit son cours et il nous apparaît sécurisé dans sa partie la plus importante, puisque l'étude publiée en février 2020 balaie les craintes d'un effet "cheval de Troie" en montrant que ce n'est pas le cas pour notre amibe.
BFM Bourse: Qu'est-ce qui vous a amené à envisager des applications à la protection des plantes ?
Fabrice Plasson: : Dans le cadre de la caractérisation de notre biocide, nous avons travaillé sur l'ensemble des germes sur lesquelles l'amibe pouvait avoir un impact et fortuitement -à l'occasion d'une manip' inaboutie - nous avons découvert que l'amibe morte avait un effet antifongique, en l'occurrence il s'agissait du pathogène du mildiou de la vigne. Vu l'intérêt d'un produit entièrement biologique, remplaçant le cuivre toxique, pour lutter contre ce champignon, nous avons démarré là-dessus, sans penser qu'il y aurait d'autres applications. Et l'intérêt de l'agriculture est qu'il s'agit d'un domaine d'application assez mature au niveau microbiologique (par exemple le Romeo est un broyat de levures, pour citer un produit déjà sur le marché). L'avantage, au contraire de l'eau, c'est que tout n'est pas à défricher. Le parcours réglementaire est assez classique, le type d'études bien connu, et nous visons à déposer notre dossier « Substance Active » à la fin du mois de mai auprès de l'agence autrichienne, l'une des agences les plus en pointe en Europe dans le domaine des agents de biocontrôle.
BFM Bourse: Comment se positionne votre produit par rapport aux quelques agents biologiques aujourd'hui disponibles ?
Fabrice Plasson: : Le problème assez généralisé des agents actuels est un manque d'efficacité et surtout un manque de constance dans l'efficacité, dans la mesure où les produits n'ont pas d'effet direct sur le germe que l'on veut éliminer mais plutôt un effet stimulateur sur les défenses de la plante – ce qui fonctionne jusqu'à ce que la pression de la maladie devienne trop forte malgré tout, aboutissant à la destruction totale ou partielle du champ. Le broyat d'amibe Willaertia magna C2c Maky a lui à la fois un effet éliciteur des défenses et un effet direct sur le germe car il inhibe la libération des spores du mildiou. On stoppe ainsi la maladie dans l'état et c'est la première fois qu'un produit de biocontrôle montre un effet direct contre le pathogène. Ainsi, alors que l'efficacité habituelle est de 20% des germes détruits, Amoeba affiche 50 à 80% d'efficacité (50% les années où la maladie est très active, environ une fois en dix ans). En comparaison, l'efficacité du cuivre est de 70% mais sa toxicité est importante.